Quiconque vit au sein de la société française du début du 21e siècle a nécessairement entendu parler « d’innovation ». Pourtant, elle reste une notion vague et assez mal définie, en dehors de sa fonction économique théorisée par Joseph Schumpeter. Que faut-il pour qu’un produit (ou une action ?) soit regardé comme innovation ? Quel degré de changement par rapport à l’existant est nécessaire et comment le caractériser ? À quelle étape doit se situer la nouveauté en question (technique, objectif, conséquences, etc.) ? Y a-t-il un moyen de distinguer ce qui serait de l’ordre de l’innovation de ce qui n’en relèverait pas à un niveau fondamental, ou est-ce simplement une étiquette rhétorique à des fins communicationnelles ?
C’est pour tenter d’apporter une réponse à ces questions que l'Espace éthique Île-de-France et la Chaire de philosophie à l’Hôtel-Dieu ont organisé conjointement au cours de l’année 2023-2024 un séminaire en huit séances :
- Une séance introductive
- Six séances de travail sur des cas concrets
- Une séance conclusive
L’historien Benoît Godin, dans son ouvrage "L’innovation sous tension" (Presses Université Laval, 2017), écrivait que l’innovation est « devenue une puissante force culturelle investie d’une intensité affective et d’enthousiasme ». Pour cette raison, triviale quoique vertigineuse, il était capital d’entreprendre une réflexion à ce sujet.
Le cahier, réalisé sous la direction d’Alexis Rayapoullé, Nicolas Castoldi, Martin Dumont et Fabrice Gzil, propose une transcription précise et thématisée de chaque interventions du séminaire.