Anticiper de manière théorique ou examiner les expériences tirées d’autres circonstances significatives, constitue une bonne manière de se confronter aux éventualités d’une pandémie grippale. Pour autant, les spéculations d’experts et les mesures planifiées ne peuvent, à elles seules, créer les conditions de mobilisation et de renforcement de la cohésion sociale autour de valeurs partagées. Si la définition d’un cadre d’action s’impose, il ne peut se concevoir et s’élaborer que dans la dynamique d’une concertation qui associe l’ensemble des compétences et donne droit aux nécessaires controverses.
Il s’agit de créer les conditions d’une délibération pluraliste, favorisant le discernement et ainsi l’expression d’une conscience, d’une vigilance, d’engagements motivés et efficients au sein de la société.
L’idée même d’une pandémie met à l’épreuve nos libertés et donc la vie démocratique. C’est conscients d’un tel enjeu que nous devons concevoir nos réponses, prendre position.
Pandémiques, la Plateforme veille & réflexion «Pandémie grippale, éthique, société», les différents colloques organisés dans les prochains mois en témoignent : notre propos s’inscrit dans cette perspective et porte cette exigence.
Au-delà d’une possible pandémie, nos raisons de faire société et d’affronter ensemble les défis d’aujourd’hui justifient que nous retrouvions confiance en notre capacité de penser et d’inventer ensemble l’avenir.
Emmanuel Hirsch/Marc Guerrier