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50 ans de la Déclaration d’Helsinki : Promouvoir les valeurs et l’éthique de la recherche
"Cette Déclaration conjugue avec dextérité et sagesse "primauté de l'individu" chère aux latins et "primauté sociétale" chère aux anglo-saxons, sensibilisant le médecin à l’importance fondamentale du consentement éclairé et de l'information du patient, du secret des données personnelles, de la nécessaire indépendance du médecin tout en codifiant [...] les nécessaires études et essais scientifiques..."
Par: Xavier Deau, Président élu de l'Association Médicale Mondiale, Conseil de l'Ordre national des médecins, Délégation des affaires internationales et européennes /
Publié le : 19 Mai 2014
L’Espace de réflexion éthique Ile-de-France, l’Ordre national des médecins et l’Association médicale mondiale célèbreront le 3 juin 2014 les 50 ans de la Déclaration d’Helsinki dans le cadre d’une colloque au Ministère des Affaires sociales et de la Santé.
En savoir plus sur l'événement du 3 juin 2014
La Déclaration d’Helsinki concrétise la volonté de l’Association Médicale Mondiale et de son fondateur Eugène Marquis, médecin français, de porter l’éthique de l'exercice et de la recherche médicale au plus haut niveau dans un double objectif :
- assurer une universalité de l'éthique de la recherche sur les êtres humains ainsi que la protection des personnes assujetties à ces recherches ;
- rendre définitivement impossible les atroces dérives connues lors des derniers conflits mondiaux.
La Déclaration d’Helsinki est un compendium de principes éthiques établi par des médecins pour des médecins avec la plus grande participation possible de la communauté médicale et des chercheurs lors de ses révisions successives.
Les gouvernements sont encouragés à inclure les principes de la Déclaration d’Helsinki dans leur législation.
Ces principes éthiques sont souvent traduits dans les codes de déontologie de chaque pays ou inscrits dans les résolutions des organismes internationaux partenaires habituels de l'association médicale mondiale (OMS, UNESCO, NATIONS UNIES, CICR...).
Effectivement la Déclaration d’Helsinki est volontairement un texte dense, composé de 12 sous-titres et de 37 paragraphes dont la lecture ne doit pas, en principe, excéder quinze minutes.
Sa lecture permet ainsi de prendre rapidement conscience que l’exercice médical doit se conformer à un corpus éthique fondamental, aboutir à préserver la santé des personnes et à consolider les progrès indispensables de la médecine.
Cette Déclaration conjugue avec dextérité et sagesse "primauté de l'individu" chère aux latins et "primauté sociétale" chère aux anglo-saxons, sensibilisant le médecin à l’importance fondamentale du consentement éclairé et de l'information du patient, du secret des données personnelles, de la nécessaire indépendance du médecin tout en codifiant, d’une manière rigoureuse et sous l'égide de comités de recherche indépendants, les nécessaires études et essais scientifiques, en particulier l’utilisation du placebo ou même les nouvelles pratiques concernant les bio banques.
Les points particuliers, mis en exergue lors de la consultation publique qui a abouti à la nouvelle version adoptée en octobre 2013 par l’AMM lors de sa 64ème Assemblée générale au Brésil, sont notamment : une plus grande protection des participants et des groupes vulnérables, l'assentiment de la personne vulnérable ainsi que le bénéfice secondaire des soins indispensables au patient avec un retour obligatoire de l’information et des résultats des essais cliniques.
La pérennité de la Déclaration d’Helsinki est un formidable exemple de l’universalité de l’éthique médicale. Sa rédaction, souvent laborieuse, conjugue les cultures de 108 associations médicales, membres de l’AMM et ainsi elle constitue un réel facteur d’union entre les professions médicales du monde entier.
Elle apporte le gage d'une recherche scientifique rigoureuse ainsi que les fondements d’un véritable respect du patient et des droits humains.
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