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Journée thématique / Vulnérabilités en contextes de carcéralité et de sans abrisme
Julie Agnaou, Juliette Berthold et Christine Lévêque ont présenté leurs travaux de master et de doctorat sur le soin en prison et l'assistance aux personnes sans abri. Leurs exposés ont été discutés par des experts du monde académique et professionnel. Les vidéos de cette journée thématique sont en ligne.
Publié le : 22 Janvier 2024
9h30 Introduction
Revoir la journée : https://www.youtube.com/playlist?list=PLi-yyU8cpcgW2OPra-DpMgF6rLkktpkAg
9h30 - Introduction
Fabrice GZIL, professeur associé de philosophie et d’éthique à l’Université Paris Saclay, codirecteur de l’Espace éthique Île-de-France
9h45 - 12h00 - Prendre soin en prison : Entre contraintes et recherche d’autonomie
Julie AGNAOU, infirmière et doctorante en philosophie de la médecine à Sorbonne Université, sous la direction de Claire Crignon, Philippe Audegean et Marc-Antoine Valantin
La loi du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale a marqué un tournant dans la prise en charge sanitaire des personnes détenues, notamment grâce à sa réforme du système de soins en milieu pénitentiaire. Avec pour objectif d’améliorer leur accès aux soins de santé et de mettre en œuvre une politique de santé publique en milieu carcéral, cette loi a permis un transfert de responsabilité sanitaire de l’administration pénitentiaire au service public hospitalier. Ainsi, depuis près de trente ans, deux administrations au fonctionnement et aux objectifs différents coexistent et travaillent conjointement, au sein même des lieux de privation de liberté, dans le but de garantir l’égal accès aux soins des personnes détenues. Une réflexion sur la nature du soin en prison sera présentée ici : sa mise en place, son accès, ses enjeux et ses limites. Une analyse critique du concept d’autonomie théorisé par Beauchamp et Childress sera proposée à partir d’observations de terrain. Nous nous demanderons si ce modèle de pensée et d'application philosophique est suffisant pour considérer toute la complexité des situations de soin dans un contexte de contraintes multiples et de privation de liberté.
Discutant·es :
Annie KENSEY, démographe, missions d’expertise statistique au Contrôleur général des lieux de privation de liberté, chercheure associée au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales
Béatrice CARTON, médecin généraliste au sein de l’Unité sanitaire en milieu pénitentiaire du Centre pénitentiaire de Bois d’Arcy, présidente de l’Association des professionels de santé exerçant en prison
Guillaume LE BLANC, philosophe, professeur à l’Université Paris Cité, Laboratoire du changement social et politique
13h00 - 15h15 - Analyse philosophique de la répression et de l’assistance des personnes sans abri
Juliette BERTHOLD, doctorante Cifre en philosophie à l’Université Paris Nanterre et au Samusocial de Paris, sous la direction d’Emmanuel Renault
Cette présentation aura pour objet la répression et l’assistance des personnes sans abri en France de 1810 à nos jours. Trois questions structureront le propos : Quelles formes successives ont pris l’assistance et la répression des personnes sans abri de 1810 à nos jours ? Quelle est la nature de l’assistance et de la répression ? Quelle en est l’articulation ? Pour y répondre, nous nous appuierons d’abord sur l’étude de documents d’archives. Ces documents nous permettront d’analyser trois figures associées aux personnes sans abri au long de ces deux siècles : l’incorrigible, le corrigible et le souffrant. Selon que les personnes à la rue sont considérées incorrigibles, corrigibles ou souffrantes, la forme de la répression d’une part et celle de l’assistance de l’autre en sont changées. Il en va de même de leur articulation, différente selon ces périodes. Nous proposerons par la suite une définition philosophique de la répression créée à partir de l’analyse de la situation des personnes sans abri. Cette analyse de la répression nous mènera enfin à explorer le thème de la protection qui constitue l'objet d'une thèse de doctorat débutée en novembre 2023.
Lien vers le diaporama : https://www.espace-ethique.org/sites/default/files/diaporama_j_berthold....
Discutant·es :
Mélanie GROS, chargée de mission pour le développement de la participation des personnes accueillies au Samusocial de Paris
Corinne LANZARINI, maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Sorbonne Paris Nord
Jacques RODRIGUEZ, professeur de sociologie à l'Université de Lille
Stéphane ZYGART, docteur en philosophie, enseignant à l'Université de Lille et à Science Po Lille
15h45-18h00 - Vulnérabilité, altérité, reconnaissabilité : les trois piliers de l’accompagnement soignant des grands exclus
Christine LÉVÊQUE, médecin honoraire, équipe mobile de soins palliatifs du Centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, titulaire d’un M2 d’éthique
Cette intervention commencera par la critique de deux idées reçues sur la grande précarité : non, les sans-abris ne meurent pas tous que de froid l’hiver ; non, ils n’ont pas de maladies spécifiques mais des pathologies communes, diagnostiquées tardivement, au suivi aléatoire, aggravées par les conditions de vie et les addictions. Nous décrirons ensuite le quotidien type de l’exclu fréquentant les structures médico-sociales du CASH de Nanterre, en particulier la contraction progressive de l’espace-temps, la surmortalité précoce et très mal évaluée et l’invisibilisation. Nous étudierons également la notion de « mort sociale » : nous décrirons plusieurs étapes mortifères avant la mort du corps et quelques stratégies de défense pour retarder l’échéance (« faire famille », « faire société autrement »), l’invisibilité parfois choisie mais toujours subie et la responsabilité de la société de référence. Nous conclurons en montrant pourquoi la notion de vulnérabilité partagée nous paraît être une clé de l’accompagnement. Nous nous demanderons pourquoi l’extrême vulnérabilité de ces personnes est si peu mobilisatrice. Et nous soulignerons la nécessité de travailler à une éthique de la reconnaissabilité.
Lien vers le diaporama : https://www.espace-ethique.org/sites/default/files/diaporama_c_leveque.pdf
Discutant·es :
Samuel COPPENS, président du Centre d’action sociale protestant
Régine BENVÉNISTE, psychiatre, Collectif Les morts de la rue
Fabrice GZIL, professeur associé de philosophie et d’éthique à l’Université Paris Saclay, codirecteur de l’Espace éthique Île-de-France
Espace éthique IDF, Hôpital Saint Louis APHP, Carré historique, porte 9, 1er étage, 1 avenue Claude Vellefaux, 75010 Paris
Revoir la journée : https://www.youtube.com/playlist?list=PLi-yyU8cpcgW2OPra-DpMgF6rLkktpkAg